Mort d’un géant.
J’avais cent ans, j’étais vigoureux, je voulais vous accompagner encore longtemps.
Je
vous ai tous vu de près comme de loin, ma cime dominait la ville.
Je
me souviens de vous, petits, de vos parents, de vos grands-parents, de vos
arrière-grands-parents.
Je vous ai protégé de la pluie, du vent, je vous ai caché lorsque vous vous embrassiez à mes pieds.
Je
vous aimais, moi aussi !
Un
jour, ils sont arrivés et dans un vacarme annonciateur de malheur, ils m’ont
terrassé avec mépris, alors que vous regardiez ailleurs.
J’ai
essayé de crier, mais je ne sais pas parler, j’avais pourtant tant à vous dire,
tant à vous conter.
Mes
souvenirs se sont à jamais envolés, les vôtres aussi.
Maintenant,
à vous de pleurer au nom de tous les miens, qui eux, ont péri vaillamment au
combat sous les assauts des tempêtes.
J’aurais
simplement voulu mourir autrement, plus dignement.
J’espérais
mieux de vous.
Je pensais que vous aussi,
vous m’aimiez !
J'étais un magnifique Robinier.
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